Nous devions êtes partis à 10 h de Meat Cove et avons flâné au lit jusqu'à 9 h. On a donc décidé de tout ranger et de manger quelque part en chemin. On savait qu'on ne croiserait rien dans les 40 premières minutes. On était donc affamés en arrivant à 11 h au premier restaurant disponible : Morrison's Restaurant. On s'y est évidemment arrêtés.


C'est un peu triste, ce grand et beau resto a complètement été rénové en 2019. Il devait faire son lancement officiel en 2020, mais la Covid l'en a empêché.


Il n'y a rien pour déjeuner sur le menu. Dîner et souper seulement. Au moins, je peux boire un petit café. Je prends des galettes de morue et Mat une chaudrée de différents fruits de mer. Les galettes sont accompagnées d'un condiment fait de tomates vertes. C'est très bon. Nous avons tous les deux un "Tea Biscuit" dans notre assiette. Alors que je m'attendais à de petits biscuits secs, c'est plutôt un petit pain sucré qui nous est servi. Il faut le tremper dans la mélasse qu'on m'explique. Le tout est vraiment savoureux. On se promet d'essayer d'en cuisiner.


Nous sommes contents d'être arrêtés ici et vous recommandons l'endroit si vous parcourez la Cabot Trail.


On termine ensuite notre circuit de la Cabot. On est convaincus que le début était plus beau que la fin. D'où l'intérêt de ne pas la faire dans le même sens que nous. Et de prendre le temps de vous arrêter.


En route vers Louisbourg, on s'arrête dans une microbrasserie à Sydney, la Breton Brewery. Mat y déguste quelques bières et on a la chance d'entendre quelques chansons d'un chanteur torontois. Il fait remarquer que c'est toute qu'une "ride" pour se rendre ici. Il a vraiment raison. (La microbrasserie vaut la peine si vous êtes dans le coin, sinon, notre expert ne vous recommande pas de faire un détour pour vous y rendre.)


On arrive ensuite à Louisbourg où nous dormirons (dans un vrai lit) afin de nous rendre le lendemain à la forteresse de Louisbourg.


L'auberge choisie est très coquette tout comme notre chambre. On a même un petit espace salon (avec deux chaises très confortables), notre entrée privée et deux chaises pour s'asseoir dehors.


En lisant les commentaires au sujet de l'endroit, Mat découvre que le propriétaire de notre auberge possède aussi un autre bed and breakfast (dans la même ville) de même qu'un restaurant. Dans une aussi petite ville, on n'est pas loin du monopole de Québecor. Comme il est interdit de cuisiner dans ses lieux d'hébergement, le propriétaire nous encourage indirectement à "essayer" son resto. C'est évidemment le nom de celui-ci qui est écrit bien visiblement (avec les heures d'ouverture) quand on entre dans le B&B.


On prend le temps de bien relaxer et de faire du ménage/tri dans nos effets personnels avant de traverser la rue pour essayer le restaurant du proprio. Louisbourg, c'est minuscule. Ça fait du bien de se déplacer à pied.


Le restaurant m'offre ma première grande déception du voyage. J'opte pour un choix santé : une salade méditerranéenne accompagnée d'une baguette (qu'on oubliera de m'apporter). La salade de pois chiches compte DEUX tomates cerises et quelques petits morceaux de fromage feta. Pour le reste, ce sont des pois chiches et des olives noires (que je refile à Mat). En plus, la portion est loin d'être généreuse et ma baguette est plus de l'ordre de deux craquelins. Je trouve très ironique d'avoir été si déçue la veille de manger du macaroni au fromage alors qu'ici on me sert ceci... dans un restaurant.


Grosse amélioration le lendemain cependant au déjeuner (que nous avons dégusté dans l'autre bed and breakfast du propriétaire). On nous sert de délicieux scones aux canneberges, du très bon café et une exquise crêpe aux fruits cuite au four accompagnée d'une savoureuse sauce (à base de cassonnade? Canelle? Miel?)


Le ventre plein, on part pour la forteresse de Louisbourg. Avec la Carte d'entrée découverte de Parcs Canada, la visite (18,75/personne) est gratuite. On doit prendre un petit bus jusqu'à l'entrée de la forteresse où déjà une dame nous attend pour nous parler - en français ! - du contexte de la forteresse. Très chouette!


La forteresse a été construite par les Français au 18e siècle quand le chômage était très bas. On les a attirés ici en leur promettant de la belle météo, des femmes et un bon travail. Trois beaux mensonges. Il fait froid, il n'y a qu'une femme pour dix hommes et leur emploi nécessite de transporter à bras les roches pour construire la forteresse. Cela leur prendra 25 ans.


La forteresse - détruite par les Anglais pendant la guerre en beaucoup moins de 25 ans - est une reproduction faite à partir des plans trouvés de la ville et des fondations des maisons. Ils ont refait le un cinquième de toute la forteresse.


C'est une visite immersive qui vaut le détour - avec ou sans enfants - si vous pouvez vous déplacer sans problème (le site est grand, mais plat). Des gens costumés représentant toutes les classes sociales se promènent parmi nous et répondent à nos questions. C'est franchement sympathique. On assiste aussi à un tir de boulet de canon, avec tout le protocole. D'autres activités diverses sont prévues (comme l'humiliation d'un criminel), certaines payantes.


Nous avons opté pour une visite guidée en français (!) - payante, mais seulement 4,25/personne - et n'avons pas regretté notre choix. Notre guide Denis était très divertissant et allumé. Nous avons beaucoup appris.


On a dîné sur place, dans un petit restaurant où on reproduit les menus de l'époque. Nous n'avions qu'une cuillère pour manger, peu importe le repas. Toutes les serveuses étaient aussi costumées. Mat a mangé du pain perdu. Le pain avait été conçu avec la recette de l'époque.


Ils vendaient ce pain sur place. Les "boulangers" étaient les employés les moins motivés du site. Nous suggérant de lancer le pain que nous n'aurions pas le temps de manger à la tête de quelqu'un. Pas certaine si c'était une blague. Nous sommes partis rapidement. Sans acheter de pain.


Vers 14 h (visite de 4 h environ, y compris le dîner et nous n'avons pas tout vu), nous sommes repartis. Nous avions quatre heure de route à faire pour nous rendre à Truro, dernier stop avant Halifax.


Après avoir mangé dans un délicieux restaurant thaï, nous sommes allés relaxer dans notre bed and breakfast. Halifax nous attend demain.