Nous sommes partis à 10 h de notre camping situé dans la Cabot Trail.

Note sur notre camping : le Baddeck Cabot Trail Campground vous accueille peu importe votre type d'équipement de camping. Il y a une piscine chauffée et une salle communautaire pour les jours de pluie. C'est sympa et collé sur la Cabot Trail.

Notre plan aujourd'hui est de visiter la première moitié de la très célèbre Cabot's Trail et de dormir tout au nord de la Nouvelle-Écosse dans un village appelé Meat Cove. Nous avons aussi une randonnée à faire, la plus célèbre aussi - je pense - qui s'appelle Skyline Trail. Le sentier est à environ une heure et demie de notre camping à Baddeck.

Note importante : Nous partons en sens horaire et verrons les plus beaux paysages au début de notre périple. J'avais lu que les précipices faisaient peur en sens anti-horaire. C'est peut-être vrai en motorisé. En auto, je pense qu'on aurait été capable. ;)

Retour à notre programme principal : Il faut passer une heure et quelques zones de construction avant d'arriver... en Écosse, même si on se sait au Canada. Les paysages sont absolument magnifiques avec la mer en arrière-plan, les rochers et l'herbe vert forêt. On est étonnés d'y retrouver autant de maisons, on croyait - à tort - que la Cabot n'était pas habitée. Ce petit coin ne dure pas longtemps - nous n'avons pas eu le temps de prendre de photos ! Je vous conseille de vous arrêter, de savourer.

Nous voilà ensuite, quelques mètres plus loin, dans le parc de Cap Breton, prêts à faire notre sentier de la journée.

On mange rapidement, dans l'auto, une sandwich préparée sur la glacière. Pas de table de pique-nique à proximité, mais aussi, constat : il y a un petit vent et j'enfile trois épaisseurs et mon coupe-vent pour affronter la Skyline Trail. On croise plein de gens en culottes courtes, d'autres en "Crocks". Je veux bien croire que c'est un sentier familial, il dure tout de même entre deux et trois heures. Ça prend un minimum de préparation.

Je suis un peu déçue par le sentier. Pas par le principal point d'observation qui nous permet d'avoir un point de vue incroyable sur l'océan, la route, les montagnes. Il vaut très certainement la peine et je comprends bien pourquoi on nous encourage à nous y rendre au lever ou au coucher de soleil (ce que nous ne pouvions faire). Mais pour se rendre à ce point d'observation (le premier de trois et le seul qui vaut vraiment la peine selon moi), le sentier lui-même est un peu tristounet parce que la végétation est beaucoup moins nombreuse à cette hauteur (et parce que les chenilles, puis les originaux ont dévoré les arbres ). On a donc droit à des arbres maigrichons et un paysage digne du grand Nord. À l'occasion, on peut voir l'océan se dessiner devant nous, mais sinon, la marche elle-même n'est pas très palpitante.

Point intéressant : des chercheurs, voyant la dégradation de la forêt, on bâtit un exclos (qui s'oppose à enclos). Cet exclos est un secteur du parc fermé par une clôture afin que les originaux n'y ait pas accès. Le but est de donner une chance aux arbres et à la végétation de repousser. Et ça marche!

En plus des originaux, on peut croiser des ours et des coyotes dans notre sentier. On nous dit même quoi faire en cas d'attaque de coyote à l'entrée du parc. Très très rassurant. On avait mes bâtons de marche pour nous défendre le cas échéant.

Point positif : le sentier est hyper accessible, majoritairement plat, nous avons croisé plusieurs couples avec leur poussette. Une fois rendu au point de vue, il y a beaucoup d'escaliers par contre. À prendre en considération comme c'est vraiment l'intérêt principal.

Comme c'est super accessible, il y a beaucoup de gens. On a dû dire "Bonjour" à une cinquantaine de personnes en chemin. Pas la randonnée la plus intime mettons. On vous suggère de faire le trajet en sens anti-horaire pour finir avec le plus beau (même chose pour la Cabot). Ce qu'on n'a pas fait.

Après notre randonnée, nous sommes partis vers Meat Cove et avons quitté la Cabot Trail pour aller encore plus haut, plus loin dans la Nouvelle-Écosse. Le plan était de manger dans le restaurant du camping qui était reconnu pour sa chaudrée. Sauf qu'en route, Google m'annonce la fermeture définitive du restaurant. Oups. On a encore quelques trucs à manger dans nos provisions, mais on avait envie d'une petite pause de popote. Mat se rappelle soudain que leur site parlait d'un foodtruck sur la plage. Ce sera ça!

On croise une affiche pour Meat Cove dans 8 km, puis "Pavement ends". Fin de la route pavée. On peut voir qu'en choisissant mes hébergements, je n'ai pas consulté de carte et que j'ai suivi les suggestions des autres voyageuses un peu aveuglément. À partir de ce moment, je deviens un peu anxieuse, j'espère que ce camping est bien ouvert. Puis, je me rassure : ma mère a réservé, ce camping existe.

Les derniers kilomètres sur la route de terre sont plus longs, plus on s'approche de notre but, on roule moins vite parce qu'il y a des trous à contourner sur la route. Mais les paysages valent vraiment la peine ! Les falaises nous guident et c'est à la fois effrayant et magnifique. Je suis contente que ce soit Mat derrière le volant. On s'en met plein les yeux. Tout ce qu'on voit serait digne d'une photo.

On arrive au camping en un seul morceau et heureusement, notre réservation du petit chalet est bien enregistrée. Sauf que le foodtruck est fermé du vendredi au dimanche. Lol.

On s'installe dans notre petit chalet (sans électricité) et découvrons notre matelas très très ordinaire (genre de morceau de mousse plié en deux). Mais la vue, elle, est extraordinaire. La mer à perte de vue. Une plage où relaxer et de belles falaises. Juste pour ça, ça valait le détour. Et tout un!

On s'improvise un souper avec nos restes : vieille courgette, deux boîtes de Kraft dinner et tranches de jambon. Un vrai souper cinq étoiles (si on considère la vue).

Mais il fait froid à Meat Cove. (Sauf évidemment pour Mathieu.) Douze degrés en fin de journée. Avec le vent de la mer. On finit vite la soirée dans notre petit chalet. Bien heureuse de ne pas avoir à dormir en tente ce soir. Moins ravie à l'idée de devoir me lever durant la nuit (ou tôt en matinée) pour aller aux toilettes, mais finalement, la température sera plus clémente à 5 h 30 qu'à 18 h. Et le coucher de soleil vaudra vraiment la peine.

Si vous choisissez d'aller dormir à Meat Cove, sachez que c'est premier arrivé pour les terrains de tente. Et que c'est difficile - voire impossible dans mon cas - d'avoir du réseau. Vous ferez vos plans pour le lendemain plus tard.

Allez plutôt profiter de l'extraordinaire vue. Facebook attendra.