Ma mère et moi organisons ce voyage (et y rêvons) depuis le début de l'année 2022. Plus de six mois de recherches, de lectures, de rêveries.


Le plan était de visiter la Nouvelle-Écosse ensemble pendant deux semaines (avec mon père et Mathieu), puis mes parents continueraient leur route pendant environ un mois afin de faire terminer leur tour de la province.


Le plan était aussi de faire beaucoup de route cet été : Saint-Raymond, New York, Rouyn et finalement la Nouvelle-Écosse. Lors de notre dernier arrêt, pendant les funérailles de ma tante, dans la paisible ville de Ville-Marie où il est possible de dormir sereinement avec la fenêtre grande ouverte un samedi soir, nous avons contracté ce foutu virus qu'on avait évité les deux dernières années. Nous tous : maman, papa, Caro, Mathieu, moi, alouette.


Résultat : à ce stade-ci, je ne sais pas si nous vivrons ce voyage seuls, Mathieu et moi. Ou si maman et papa viendront nous rejoindre quelque part durant la deuxième semaine. Juste à temps pour Halifax. Impossible de prédire l'avenir. J'espère qu'ils feront leur route jusqu'à nous. Si la Covid et la vie peuvent leur donner un peu de répit.


Entre-temps, allant mieux et n'étant plus en isolement (oui, oui, on respecte les règles), Mat et moi sommes partis ce matin avec une journée de retard sur notre planning. D'abord, Mat est parti faire quelques vérifications sur sa voiture - au garage à 7 h 10 ce matin ! (Bravo, mon amour!) - et nous avons obtenu le feu vert pour partir l'esprit tranquille, malgré les bruits un peu tannant qui viennent de l'arrière du véhicule. (Le mécanicien nous a dit que c'était correct, Mom.)


Nous nous sommes arrêtés dans une aire de repos où l'odeur de fumier se mêlait au bruit des voitures qui circulaient sur l'autoroute à proximité. Le bonheur. La file monstre - juste du côté des femmes - pour accéder aux toilettes était la cerise sur le sundae. Nous sommes repartis rapidement.


Après 5 heures de route, nous sommes arrivés à notre hébergement. Auberge coquette, mais aucunement insonorisée. Nous espérons bien dormir. Fait cocasse : le déjeuner nous est apporté la veille et est à déguster dans la chambre. Au menu : croissant, muffin, ficello, yogourt et café. On vous en reparle.


Vers 18 h, au restaurant, nous avons attendu notre commande et entendu les discussions entre deux tables derrière nous. (Oui, oui, deux tables. Ces gens n'étaient pas assis ensemble, mais discutaient comme s'ils étaient seuls au monde.) Des gens (clairement d'ici) critiquaient les Montréalais, affirmant qu'il est impossible de parler à quelqu'un dans cette ville : "Si tu veux une direction, aussi ben d'mander à un lampadaire." On n'a pas tant ri. Eux autres oui. Mat en est venu à cette conclusion : "Le gars qui vient de dire ça est clairement pas une lumière." Ça m'a fait rire. En vivant à Montréal, je peux dire que si vous demandez des directives, on vous répondra gentiment. Mais ne vous attendez pas à ce qu'on vous salue dans le rue et qu'on vous demande comment ça va, ma belle Carmen. Ça n'arrivera pas. Continue ton chemin, Carmen.


Comme les portions du resto étaient assez modestes, on a mangé une crème glacée avant de rentrer à notre chambre. Un peu déçus du rapport quantité/prix de notre premier restaurant (Le Pub du lac) même si, somme toute, la nourriture était bonne. En prime, ils avaient de la bière de micro. La crème glacée (Les Folies glacées) était très bonne.


Demain : départ pour la Baie de Fundy. Deux nuitées en camping.